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Les fourmis, un insecte fascinant

La météo ne nous permet pas, aujourd'hui, de profiter pleinement des insectes. En tous cas, pas de ceux du dehors. Alors aujourd’hui, restez en pantoufle, nous allons chercher une petite bête que l’on trouve aussi bien dehors que dedans : la fourmi.

Vous en avez chez vous, c’est certain. Si ce n’est dans la maison (cherchez près de la corbeille à fruits), regardez sur la terrasse, juste là dans les interstices des dalles. C’est un drôle d’insecte, puisqu’il a bien un corps en trois parties : Une tête avec des antennes, six pattes sur le thorax, la partie du milieu, mais... il est aptère. Attention, terme technique à retenir : ptère vient du grec pteron, qui veut dire aile. Il est souvent utilisé dans le vocabulaire entomologique (aptère, diptère, lepidoptère, hymenoptère...). Le A étant privatif, aptère signifie donc que cet insecte n’a pas d’ailes.

Ce n’est pas tout à fait vrai cependant. Une partie des fourmis a des ailes, nous le verrons plus loin.

La fourmi fait partie de la grande famille des hyménoptères. Hymène- vient du grec umên qui veut dire membrane. Les hyménoptères sont donc les insectes aux ailes membraneuses. Abeilles, guêpes et... fourmis (il y a d’autres genre dans la grande famille des hyménoptères, qui compte plus de 100 000 espèces, mais commençons doucement). Attention, même si mouches, cousins et libellules ont des ailes membraneuses, ce ne sont pas des hyménoptères, nous le verrons dans un prochain article (pourquoi la vie serait-elle simple?).

Les fourmis font partie des insectes sociaux. Elles sont organisées en colonies, les fourmilières, ou chacune des fourmis à un rôle.


La reine, c’est elle qui est à l’origine de la fourmilière. Il s’agit d’individus élevés différemment dans leur fourmilière d’origine, et qui seront sexués et ailés, au même titre que les mâles. Ces reines et mâles ailés prendront leur envol à une période particulière de l’année (du milieu à la fin de l’été) pour aller se reproduire. Les reines vont stocker dans une spermathèque, la semence du ou des mâles avec le(s)-quel(s) elles se seront reproduites. Quelques heures ou jours après, les mâles meurent, et les femelles redescendent sur terre pour s’enterrer, perdre leurs ailes (elles les enlèvent elle-même avec leurs mandibules) et commencer à pondre.


Les premières fourmis seront élevées par la reine, mais ensuite, c’est elles, devenues ouvrières, qui élèveront les larves jusqu’à ce que celles ci deviennent de nouveau soit femelles, si elles sont bien nourries, ouvrières si elles sont peu nourries, ou bien mâles si les œufs ne sont pas fertilisés.

Les humains ont donné le nom de reine à la femelle pondeuse, mais ce sont les ouvrières qui, au nourrissage décident quelle fourmi sera femelle ou bien ouvrière. Ce sont les ouvrières, qui peuvent pondre des œufs mais comme elles ne peuvent les féconder, ces œufs deviendront des males.


La reine produit constamment des phéromones, ces produits chimiques que les insectes « traduisent » grâce à leurs antennes. Les phéromones royales indiquent à toutes les ouvrières que la reine peut pondre (certaines peuvent vivre et pondre jusqu’à 25-30 ans, un record chez les insectes !). Lorsque les reines vieillissent la quantité de phéromones diminue et les fourmilières réagissent différemment en fonction des espèces de fourmis. Pour certaines espèces, les ouvrières vont élever une reine qui restera dans la colonie pour remplacer la vieillissante, pour d’autres, elles vont pondre une grosse quantité d’œufs non fécondés, qui feront donc des mâles, ceux ci s’envoleront, mais la reine ne pouvant plus pondre, la colonie va petit à petit dépérir, les ouvrières mourant sans qu’on puisse les remplacer.

D’autres phéromones sont produites. Les phéromones de piste, pour baliser le chemin à emprunter pour trouver de la nourriture et retourner au nid, les phéromones d’alarme et phéromones de colonies. Chaque colonie à son « odeur » qui fait que les intrus d’autres colonies sont interdites de séjour (en effet certaines colonies, pour se renouveler envoient leurs reines tuer la reine d’une autre fourmilière pour prendre sa place et parasiter la colonie!). Les ouvrières ont une organisation du travail basé sur les tâches à accomplir bien entendu, mais ceci en fonction de leur âge.

Les plus jeunes s’occupent des œufs, elles les nettoient, nettoient aussi les larves et les cocons pour éviter le développement de bactéries et de moisissures. Elles nourrissent aussi les larves. Ensuite, elles s’occupent du nid, en amenant les déchets vers l’extérieur, en consolidant chambres et galeries, mais aussi en en construisant d’autres. Elles reçoivent aussi la nourriture que les plus vieilles fourmis (qu’on appelle fourrageuse) vont chercher en dehors de la fourmilière.

Juste avant d’être fourrageuse (c'est à dire, après s’être occupée de nettoyer le nid donc,) les fourmis s’occupent de la défense des entrées de la fourmilière, elles en sont les gardiennes.

Pourquoi trouve t’on les fourmis sur les fleurs que nous observons ?

Le régime alimentaire des fourmis est très différent d’une espèce à l’autre. Certaines mangeront de la viande, d’autres élèveront les pucerons (elles les protègent, les dirigent vers les plantes intéressantes, les accueillent même parfois dans la colonie pour les protéger en hiver!) pour les traire et manger le miellat que ceux-ci tirent de la sève des plantes, et d’autres encore se nourrissent de graines, et du nectar des fleurs. Ce sont ces dernières que nous croiserons souvent dans nos excursions botaniques.

Cet article est déjà tant qu’assez long, mais je ne peux pas résister à aborder le sujet de  l’esclavagisme chez les fourmis.

Chaque colonie a son odeur, mais certaines espèces de fourmis peuvent camoufler leur phéromones pour aller voler des cocons dans une fourmilière autre que la leur. Ces cocons vont éclore dans la fourmilière des esclavagistes donc, et, persuadés qu’ils s’agit de la leur, vont devenir les ouvrières esclaves. Certaines espèces de fourmis sont incapables de se débrouiller seules, elles sont obligées d’avoir recours à l’esclavagisme.

Imaginiez vous une telle complexité pour un si petit animal ? Abordez les donc avec un peu de respect, et, avant de détruire une colonie, voyez en quoi elle vous dérange réellement. Vous verrez que vous aurez du mal à trouver de réelles raisons.

A bientôt pour un nouvel insecte !

Bibliographie :


Guide des fourmis de France : https://www.belin-editeur.com/guide-des-fourmis-de-france sur lapiste des insectes : https://www.unitheque.com/sur-piste-des-insectes/delachaux-niestle/Livre/40985

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