La Salorge (ou le Salorge, comme le disaient certains anciens du village de la Guittière) est

                                          un grenier permettant le stockage du sel. Une centaine de famille des villages alentour

                                          pratiquaient la saliculture. Plusieurs milliers de tonnes étaient extraites, chaque année, des

                                          marais du Talmondais. En fin de saison de récolte, les agriculteurs, exploitants ou non,

                                          étaient sollicités pour charroyer le sel dans les Salorges de la coopérative.

 

                                          La plus ancienne était construite en bois, avec un bardage en clin, comme il s’en trouve sur

                                          tout le long de la façade atlantique. En dissidence avec la coopérative qui gère cette

                                     Salorge, quelques sauniers du village se regroupent et décident de construire une nouvelle Salorge en béton armé sur le terrain qu’ils ont acquis le 18 juillet 1956. Ces exploitants rejoignent alors la « Société Coopérative Salicole des Marais de Riez » qui achète la tonne de sel à un prix supérieur à celui pratiqué par le gérant la Salorge en bois.

 

Dans les années 65, la fin de l’exploitation du sel sur le Littoral Atlantique entraîne l’abandon de la Salorge en béton. Cette dernière sert alors de lieu de stockage pour les récoltes locales de céréales. Ainsi, en 1968, année exceptionnelle pour la récolte du blé, cet édifice a permis de stocker 8 000 quintaux de cette céréale. En mars 1970, la coopérative cède la Salorge en béton armé à l’évêché de Luçon qui s’en servira de chapelle estivale pour organiser ses messes dominicales. Pendant que, parallèlement la Salorge en bois, devenue propriété des Salins du midi pour tenter de contrôler l’ensemble des salines de l’Ouest, est détruite par une tempête en 1973. Il ne reste donc, aujourd’hui, que la Salorge en béton armé.

 

A partir des années 1990, après une rencontre entre l’évêché de Luçon et le Centre Socioculturel du Talmondais, ce bâtiment traditionnel des marais salés a retrouvé une nouvelle activité par l’organisation de visites environnementales. Devenue aussi lieu d’exposition présentant la richesse et la biodiversité des marais salés du Talmondais, cette Salorge devient le point d’ancrage de la viabilité des projets environnementaux de sensibilisation du public.