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Le muret en pierre: un véritable écosystème


Allez hop ! Aujourd’hui premier avril, on en profite il fait beau, on fait le mur ! Mais non... respectez toujours les règles de confinement surtout, quand je dis : « on fait le mur », je veux dire que l'on va profiter du beau temps pour aller voir les plantes qui peuplent les murs tout autour de chez nous, je ne veux pas dire qu’on s’échappe...

Cherchez juste autour de chez vous (peut être même est-ce le mur de clôture de votre jardin) un muret de pierres sèches, vous savez, ceux qui étaient jointoyés à la chaux, voir (encore mieux!) pas du tout. Ils recèlent des trésors insoupçonnés. Il suffit juste de savoir les regarder. Alors c’est parti, on y va.

La première espèce que vous allez reconnaître, nous l’avons déjà vue, c’est le Lierre. Jetez un œil à l’article du 21 mars. Il couvre les murs quitte à les abimer, ou à les maintenir debout (tout dépend de l’état du mur ;-)).

Maintenant, approchez vous. Regardons avant tout ce qui n’est pas une plante à fleurs.

Nous trouverons des lichens, ces choses incroyables mélanges d’algues et de champignon, que l’on retrouve partout, y compris dans les milieux les plus hostiles et pauvres. Ils ont des couleurs étonnantes, orange, blanc, gris, bleu, et mériteraient non pas un article mais un blog complet sur leur présentation. Portez attention à leurs formes et leurs couleurs, vous apercevrez déjà un monde particulièrement riche.

Les mousses ensuite. Je pense que nous avons tous joué avec. Peut être pour faire une crèche à Noël (un grand classique!) ou bien pour tapisser une cabane, soit pour vous soit pour vos jouets ou poupées. Là aussi, on passe devant elles sans trop s’en occuper, alors qu’elles recèlent à la saison ou elles sont les plus vertes, de magnifiques micro-paysages !

Maintenant un petit détour vers les fougères : Ces plantes sont particulières car (comme les mousses et les lichens) elles n’ont pas de fleurs. Leur reproduction se fait grâce aux spores, là aussi, promis, un article totalement consacré à ces drôles de plantes est en préparation... Voyez tout de même les Cétérachs officinal (https://www.visoflora.com/photos-nature/photo-ceterach-officinal-asplenium-cetera.html ) ainsi que les polypodes commun (https://www.visoflora.com/photos-nature/photo-polypode-commun-polypodium-vulgare-2.html ). La racine de ce dernier est mangée ! On l’appelle Réglisse des bois, ou églisse de terre.

Ca y est, on peut attaquer les fleurs !

Regardez la tout petite là. Bleu lavande, très fine, délicate. C’est à se demander ou elle prend la force de pousser, ou est-ce qu’elle prend l’énergie pour grandir. Elle aime les endroits bien secs, au soleil, elle sera donc présente sur les murs ensoleillés. Il s’agit de la doucette, la mâche sauvage (Valerianella locusta). Vous connaissez Christophe de Hody et sa chaine youtube « le chemin de la nature » maintenant. Jetez donc un œil ici :https://www.youtube.com/watch?v=G5yhn3cAEcI

Presque au même endroit (le mur est petit), une plante qui porte sur son nom son affinité avec les murs :

La Cymbalaire des murs. Alors là : petit moment de fierté pour moi. Je vous ai trouvé l’enregistrement d’une intervention dans une école d’un Monsieur (oui oui avec une majuscule) qui s’appelle Alain Renaux, un ethnobotaniste qui est notamment l’auteur de ce livre :

https://www.cultura.com/le-savoir-en-herbe-9782354140656.html que je vous conseille de commander et de lire ! Il est magnifique. Voici ce qu’il raconte aux enfants à propos de la cymbalaire : https://www.youtube.com/watch?v=93_wyKpoj8c

Continuons.


Une plante maintenant qui n’est pas propre à l’écosystème mur, mais que l’on trouve souvent dessus quand même : Le Géranium à feuilles rondes (Géranium rotundifolium). Bien plus frêle et délicate que les géraniums de jardinières, mais qui si on le regarde de plus près (n’hésitez pas à prendre une loupe) dévoile une délicate beauté.




La fumeterre elle aussi est là. Juste à coté. Preuve que notre mur passe du temps au soleil, car cette plante aussi l’apprécie. Son nom scientifique est Fumaria officinalis. Et comme vous le savez, si les humains ont pensé l’appeler officinalis, c’est qu’elle a été vendue comme remède à un moment ou à un autre. Voyons ce qu’en disent Cédric Perraudeau et Thierry Thévenin (rappel : https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/le-chemin-des-herbes-du-midi-a-l-atlantique-identifier-et-utiliser-80-plantes-sauvages-medicinales-alimentaires-tinctoriales-676-cl.htm). Je cite : « La fumeterre est aujourd’hui reconnu comme LA tisane pour les personnes dont l’engorgement des voies digestives se manifeste par des troubles de la peau (furoncles, eczema, dartres, croûtes de lait des bébés et dermatoses diverses). Elle est antispasmodique, diurétique et laxative, elle améliore les fonctions du foie et de la vésicule biliaire. On l'emploie à raison d’une pincée par tasse, soit à boire, soit pour mouiller des compresses en applications locales. »


Voilà pour quelques plantes. J’espère que comme moi vous aurez aussi croisé un lézard, une araignée, quelques insectes, deux trois escargots. Ils font eux aussi partie de cet écosystème mur. Tout ça pour un si petit muret. Je vous invite à retirer l’enduit que vous avez peut être mis sur ce vieux muret de pierres sèches autour de chez vous (ne me dites pas que vous n’avez pas le temps!). Moins d’enduits, et plus de plantes, ça ne fera de mal à personne !


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