Assez du confinement ?
Allez, on se détend, on se fait une tisane calmante. Mais pour une tisane efficace, allons chercher de l’Aubépine (Crataegus sp), ça tombe bien, elle vient de fleurir.
Elle fait les buissons blancs comme neige qui, sur le pays du talmondais, commencent tout juste à fleurir. Il ne faut pas la confondre avec le prunellier.
Description de l'aubépine:
Ses feuilles, alternes, découpées en 5 à 7 lobes, sont apparues sur ses rameaux épineux à écorce claire dès le mois de mars, alors que les grappes de fleurs blanches n’apparaissent que maintenant. On appelle l’Aubépine épine blanche (rameaux épineux et écorce claire), contrairement au prunellier que l’on appelle épine noire (rameau épineux mais écorce sombre). Le prunellier fleuri avant que les fleurs n’apparaissent, en ce moment, on en voit peu couverts de fleurs, contrairement aux aubépines visibles de loin.
Regardons sa fleur de plus près maintenant. Est-ce qu’elle vous fait penser à une fleur bien connue ?
Cinq pétales libres, de nombreuses étamines, un buisson aux feuilles alternes, elle fait partie de la famille des rosacées, et en effet, sa fleur, vue de près, ressemble à une rose blanche. Cette particularité en fait un bon porte-greffe pour les fruitiers. A quand les haies d’aubépines greffées de fruitiers ? Pour avoir le plaisir de cueillir des pommes qui n’appartiennent qu’à ceux qui les mangent !
Les usages maintenant :
Il a été utilisé pour séparer les parcelles à une époque pas si lointaine. En effet, ses épines en font un mur végétal infranchissable (le prunellier inextricable lui aussi, a tendance à coloniser les espaces, ce qui en fait un mur empiétant sur les prairies... pas très intéressant donc).
Toute la plante a un intérêt thérapeutique. Les feuilles, les fleurs et les fruits renferment des flavonoïdes, et différents acides et amines aromatiques dont il est intéressant de tirer partie pour lutter contre la tension artérielle et l'insuffisance cardiaque modérée.
Les fruits, qu’on appelle des cenelles, ont été utilisés, séchés et réduits à l’état de farine, à « rallonger » la farine de blé en période de disette. Les fruits de l'aubépine sont astringents. Il est possible de les utiliser en gargarisme en cas de maux de gorge. Il faut alors les faire infuser avec un peu de miel (environ 10g/L d'eau). Leur vertu permet de resserrer les tissus et donc de réduire progressivement l'inflammation et la douleur et les maux de gorge.
Les fleurs, récoltées alors qu’elles sont encore en bouton assez gros, sont utilisées en tisane pour ses bénéfices sur le rythme cardiaque et la tension artérielle. Elle est aussi sédative (Perraudeau/Thévenin), c’est pour cela qu’elle fera une bonne tisane pour ceux qui ont du mal à tenir le stress du confinement !
Allez donc en récolter quelques boutons, (les feuilles, s’il en reste ne vous feront pas de mal) pour la mettre à infuser pour ces prochains soirs.
L'aubépine est à prendre en infusion à raison d'une à deux cuillérées à café de fleurs ou feuilles sèches dans une tasse d'eau bouillante. Laisser infuser à couvert 10-15 minutes. Les mauvaises nouvelles ne vous empêcheront pas de dormir !
Bonne dégustation.